mercredi 6 octobre 2010

That’s all jazz

La nuit expirait dans une épaisse brume de chaleur. Le pianiste du Jazz Café, en sueur, a plaqué un ultime accord vibrant dans le silence recouvré. Elle avait dansé toute la nuit, semant veste, sac, chaussures. Au dernier tintement de cymbale elle s’est écartée de son partenaire, clignant des yeux dans la lumière brutale des plafonniers. Pendant qu’il cherchait ses affaires sous les chaises, elle a monté pieds nus l’escalier étroit. Sur le trottoir, l’air frais lui a saisi les chevilles. Un regard furtif jeté à la porte du bar, elle s’est éloignée, en Cendrillon des temps modernes qui du bal rentrerait à pied, son unique chaussure à la main.

texte Eugénie Rambaud


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