mercredi 16 décembre 2009

Gracile



Elle a choisi la robe pour la ligne que, de la nuque aux épaules et le long des bras, elle dénude, et frissonne dans l’air du soir. Elle songe au chemin à faire pour rentrer. Les yeux fixés sur le visage aux cils baissés, elle sent que son corps se détache, se creuse ; mais la nuque est droite. Et comme les épaules s’écartent, la hanche frémit. De la main il effleure son poignet, l’ourlet de sa robe. Sous l’indolence, un vertige. Elle soupire, sourit, hausse les épaules, captive et désinvolte. Et la nuit s’achèvera, indigo nacré, dans la chute soyeuse d’un morceau de tissu rouge au pied du canapé.

texte Eugénie Rambaud