jeudi 3 février 2011

Les migrations


             C’était une heure à laquelle habituellement les jeunes filles dorment encore. L’étang du parc reflétait le soleil d’octobre tremblant dans un ciel d’opale. Elle était assise sur un banc, un livre ouvert à la main, et regardait le jardin embrouillé de brume. Une femme seule poussait lentement un landau en faisant crisser le gravier. Le vent s’était levé, chassant la brume et les feuilles mortes de l’allée. Elle pencha la tête sur son livre, la releva. Le sillon d’un canard ébouriffé plissait la surface de l’étang. Au-dessus de leur tête, un vol de canards sauvages (supposa-t-elle) balafrait le ciel d’un adieu en forme de « V ». Elle chercha dans la poche de son manteau de quoi consoler l’oiseau solitaire, ne trouva rien mais résolut de s’acheter, en rentrant, un pain au chocolat. 

texte Eugénie Rambaud

2 commentaires:

  1. Wahou... Quelle ambiance!


    ...J'en ai des frissons...

    ps: JA - DORE les fringues de la jeune femme, tes illus' sont aussi des leçons de style : )

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  2. voilà une remarque sur le style vestimentaire qui fait particulièrement plaisir, merci Muggie

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