« Il fait un temps à rester derrière cette fenêtre toute la journée », se dit Amy en finissant son thé dans la lumière très blanche d’un beau matin d’hiver. La petite clochette de la porte d’entrée tinte. Louise s’installe avec un livre en attendant l’heure de son rendez-vous. « C’est la meilleure table » confie Denise à Marie-Hélène un peu plus tard en voyant les deux chaises libres inondées de soleil. « Nous sommes venues à la bonne heure » constate Marie-Hélène comme elles se fraient un chemin pour sortir. « Je n’aurais jamais cru qu’ils divorceraient. » Clara prête à Sandrine une oreille distraite, dans le brouhaha de l’heure de pointe. « C’est ici qu’ils font les meilleurs scones de tout Paris. » Simon s’écarte poliment pour les laisser passer avant de prendre leur place. Il y a donc des gens qui boivent du thé toute la journée ? « Attendez, je vais débarrasser. » La serveuse fait disparaître le sandwich qu’il n’a pas terminé pendant que Lucinda sort son ordinateur. Dans le calme soudain revenu, une horloge sonne trois coups puis quatre. A peine assise sur la chaise encore chaude, Carole se perd si profondément dans sa rêverie qu’elle n’entend pas son téléphone sonner. « C’est à vous ? » Angélique la rattrape pour lui rendre son écharpe oubliée sur le dossier. Elle se promet de ne pas attendre plus d’une demi-heure, cette fois. Il fait tout à fait nuit maintenant, les reliefs d’un chocolat refroidi reposent dans le silence du salon de thé. Par la fenêtre la silhouette d’Amy s’encadre brièvement. Les lumières s’éteignent, une à une, remplacées par un rayon de lune sur la surface lisse de la table en noyer.
texte Eugénie Rambaud
La pix fait très années 50, et la nana avec sa coiffure, est-ce que Marie Hélène ne serait pas la version 2011 de Marie-lyn........? ;-)
RépondreSupprimerc'est vrai que j'aime bien les année 50 et 60 et quel compliment pour notre jeune femme parisienne quand on lui dit qu'elle ressemble à Marilyn ;-) merci!
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